INFERTILITE


On parle de stérilité, ou plutôt d’infertilité d’un couple en l’absence de grossesse après 12 à 24 mois de rapports sexuels complets, réguliers (deux à trois fois par semaine) et sans contraception. Certaines causes, plus nombreuses et mieux connues chez la femme que l’homme, expliquent la stérilité.


  • QU’EST-CE QUE LA STÉRILITÉ OU INFERTILITÉ
  • L’INFERTILITÉ MASCULINE
  • L’infertilité féminine
  • Les bilans d’infertilité
  • Les examens sur le couple
  • Les techniques d’assistance médicale à la procréation

La stérilité est globalement due à :

  • un problème féminin dans un tiers des cas,
  • un problème masculin également dans un tiers des cas,
  • un problème de fertilité mixte concernant les deux membres du couple.

Il arrive aussi que la stérilité reste inexpliquée (environ 15 % des cas).

FACTEURS EN CAUSE DANS LA DIMINUTION DE LA FERTILITÉ

De nombreux facteurs, tels que l’âge et le mode de vie, sont en cause dans la diminution de la fertilité.

On sait que l’âge de la femme, mais aussi de l’homme et globalement celui du couple est un facteur déterminant dans la capacité à avoir un enfant.

Le tabac est susceptible de jouer un rôle négatif à chacune des étapes de la reproduction, chez la femme (insuffisance ovarienne précoce, augmentation du nombre de fausses couches) comme chez l’homme (altération de la qualité du sperme). Les résultats de la procréation médicalement assistée sont moins bons en cas de tabagisme. 

La consommation de drogues et en particulier du cannabis est également en cause dans l’infertilité. 

Le surpoids et l’obésité chez l’homme sont associés à une altération du sperme. Chez la femme, le risque d’infertilité après un an de tentative est augmenté de 27% en cas de surpoids et de 78% en cas d’obésité.

D’autres facteurs environnementaux ont un impact avéré sur la fertilité́ humaine, comme :

  • l’exposition à certains pesticides,
  • l’exposition aux polluants organiques persistants ou encore à certains perturbateurs endocriniens de type phtalates suspectés de perturber la fonction de reproduction.

Lire l’article  « Baisse de la fécondité et de la fertilité : pourquoi ? »

Pour que sa fertilité soit assurée, l’homme a besoin de :

  • au moins un testicule normal sur les deux. Il ne doit pas avoir d’anomalies de l’ , des  ou éjaculateurs ;
  • un sperme de bonne qualité, un bon fonctionnement de la prostate et des vésicules séminales ;
  • un  de diamètre suffisant ;
  • une sécrétion suffisante de  et de FSH (hormone sécrétée par l’ ).

L’appareil génital masculin

Tous les facteurs d’infertilité masculine ne sont pas encore connus. 
Deux mécanismes principaux sont en cause.

L’oligospermie et l’oligo-asthéno-tératospermie sont les causes les plus fréquentes d’infécondité masculine

L’oligospermie est une diminution du nombre et de la mobilité des spermatozoïdes. Elle est associée à une fréquence élevée de formes anormales de spermatozoïdes. On parle d’oligo-asthéno-tératospermie (OATS).

On connaît mal les causes de l’oligospermie, mais on sait que certains facteurs sont impliqués :

  • l’âge,
  • la consommation de tabac,
  • l’exposition à la forte chaleur des testicules (fours, postes de soudure…) pouvant augmenter la température au niveau des testicules,
  • certains produits de l’environnement (pesticides…),
  • une cryptorchidie,
  • des anomalies minimes du  Y,
  • un dysfonctionnement de l’ . L’insuffisance de sécrétion hormonale par cet axe hypothalamo-hypophysaire peut être génétique, tumorale ou en rapport avec un apport nutritionnel insuffisant aux regards de l’activité physique.

L’azoospermie

L’azoospermie est l’absence de spermatozoïdes dans le sperme. Elle résulte de deux anomalies.

Une absence de production de spermatozoïdes par les testicules

Elle est due à :

  • une anomalie chromosomique ou génétique,
  • des séquelles d’orchite (il s’agit rarement d’une orchite au cours des oreillons après la puberté), de torsion de testicule,
  • des séquelles de chimiothérapie, de radiothérapie et de chirurgie. La chimiothérapie anticancéreuse, mais aussi certains actes de chirurgie portant sur les organes reproducteurs et la radiothérapie peuvent conduire à l’infertilité. Avant leur mise en route, des mesures sont prises pour préserver la fertilité. Elles reposent principalement sur le recueil et la conservation par congélation de cellules reproductrices (sperme) ou de tissus germinaux (tissu testiculaire),
  • un dysfonctionnement de l’ qui commande le fonctionnement des testicules…

Une anomalie de l’évacuation des spermatozoïdes par les voies excrétrices ( , canaux déférents…)

Les canaux ont pu être endommagés par :

  • une malformation congénitale,
  • une infection sexuellement transmissible,
  • une intervention chirurgicale,
  • un traumatisme…

Une fonction sexuelle perturbée

Il peut s’agir :

    • de troubles de l’érection,
  • de troubles de l’éjaculation ( ou absence d’éjaculation).

La fertilité féminine dépend de plusieurs critères physiologiques :

Les causes de l’infertilité féminine sont nombreuses et peuvent être classées en plusieurs grandes catégories :

  • Les troubles de l’ovulation ont des origines multiples (ménopause précoce, anomalie chromosomique, troubles hormonaux, séquelles de chimiothérapie) :
    • Une absence d’ovulation, c’est-à-dire une absence totale d’ovocytes ;
    • Une mauvaise qualité d’ovulation (20 % des cas d’infertilité) ;
    • Le syndrome des ovaires polykystiques est un trouble hormonal touchant plus de 5 % des femmes en âge de procréer et entraînant des kystes ovariens multiples, une rareté voire une absence des cycles menstruels, ainsi qu’une pilosité excessive.
  • Les causes obstructives et mécaniques, parmi lesquelles :
    • L’obstruction des trompes de Fallope, partielle ou totale, résulte généralement d’infections sexuellement transmissibles ayant touché les trompes, mais aussi de l’endométriose ou de séquelles chirurgicales ;
    • L’existence d’obstacles mécaniques au niveau de l’utérus (malformations congénitales telles qu’un utérus cloisonné, fibrome ou polype utérin, endométriose, séquelles de chirurgie).
  • Des anomalies de la glaire cervicale et du col utérin, le plus souvent des séquelles après un traitement de cancer du col de l’utérus.
  • Une incompatibilité entre la glaire cervicale et les spermatozoïdes.
  • Une ovulation régulière et de bonne qualité ;
  • Des trompes de Fallope perméables ;
  • Une glaire cervicale de bonne qualité ;
  • Un appareil génital sans anomalie qui empêcherait le contact entre la glaire cervicale et les spermatozoïdes ;
  • Une muqueuse utérine permettant à l’ovocyte fécondé de se fixer dans l’utérus lors de la nidation.

Après quelques mois d’essais infructueux, beaucoup de couples se questionnent sur l’opportunité de consulter pour un problème d’infertilité. Les spécialistes conseillent de consulter après 12 à 18 mois de rapports sexuels réguliers et sans contraception. Il peut être nécessaire de consulter plus rapidement si la femme est âgée de plus de 35 ans et/ou si le couple présente des antécédents médicaux pouvant induire une infertilité.

Le premier interlocuteur du couple est le gynécologue, qui suit habituellement la femme. Ce dernier décidera selon le cas de chaque couple de l’orienter vers un spécialiste de l’infertilité ou un centre d’assistance médicale à la procréation. Il est indispensable que les deux membres du couple soient présents lors de cette première consultation, qui servira de point de départ à la prise en charge éventuelle.

Pour déterminer les causes de l’infertilité et envisager une prise en charge adaptée, l’homme et la femme sont amenés à effectuer différents examens médicaux dans le cadre de bilans d’infertilité.

En parallèle des bilans d’infertilité effectués chez l’homme et chez la femme, un autre examen peut être prescrit pour rechercher une éventuelle infertilité de couple. Le test utilisé est le test de Hühner ou test post-coïtal.

Il consiste à prélever la glaire cervicale au cours d’un examen gynécologique réalisé dans les six à douze heures après un rapport sexuel. La glaire est examinée au microscope, tandis que le nombre et la mobilité des spermatozoïdes sont déterminés.

Ce test permet d’étudier l’interaction entre la glaire cervicale et les spermatozoïdes et de détecter d’éventuelles anomalies :

  • Une insuffisance de glaire cervicale et/ou de sperme ;
  • Une anomalie immunologique (production d’anticorps).

Si le test de Hühner met en évidence une anomalie, il est possible d’effectuer des tests croisés in vitro, en plaçant respectivement :

  • Le sperme dans un tube contenant une glaire témoin ;
  • La glaire dans un tube contenant un sperme témoin.

Ces tests peuvent déterminer si le problème provient de la glaire cervicale ou du sperme.

A partir des résultats des bilans d’infertilité réalisés chez l’homme et chez la femme, l’équipe médicale du centre de procréation médicalement assistée (AMP), en concertation avec le couple, propose une prise en charge adaptée. Actuellement, plusieurs techniques d’AMP ont été développées pour traiter l’infertilité :

  • La stimulation de l’ovulation ;
  • L’insémination intra-utérine ;
  • La fécondation in vitro ;
  • L’insémination intra-cytoplasmique de spermatozoïdes ;
  • Le don de gamètes ;
  • Le don d’embryon.

Les techniques d’assistance médicale à la procréation sont réservées en France aux couples hétérosexuels vivant ensemble depuis au moins deux ans et pour lesquels un diagnostic d’infertilité a été confirmé.

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